Le solaire avec mes voisins
Un mini-collectif de quartier pour se mettre à l’énergie solaire, une idée lumineuse lancée par Gervais Lesage et soutenue par le Parc.
Article de Cécile Couturier pour l'Echo du Parc n°90 - juillet 2022
Un mini-collectif de quartier pour se mettre à l’énergie solaire, une idée lumineuse lancée par Gervais Lesage et soutenue par le Parc.
Article de Cécile Couturier pour l'Echo du Parc n°90 - juillet 2022
Un premier chantier a débuté à l’automne 2021 et, depuis le mois de mars, trois familles des Bréviaires disposent chacune de huit panneaux photovoltaïques sur leur toit. Une petite fête de quartier va bientôt être organisée. Le soleil sera sûrement de la partie de même que Gervais Lesage.
« Lors des confinements de 2020, raconte ce dernier, je regardais souvent par la fenêtre et j’observais mon quartier… J’ai constaté qu’autour de moi, il y avait beaucoup de toits, mais pas de panneaux solaires. Alors que le photovoltaïque est une solution de production locale d’énergie extrêmement simple et rapide à mettre en place. »
Cet habitant du Perray-en-Yvelines, qui connaît déjà les problématiques de l’énergie et travaille dans le conseil aux collectivités, tient alors une nouvelle idée : regrouper les toits.
Regrouper les toits, ou plutôt les propriétaires dans les quartiers pavillonnaires. Son idée, c’est de les fédérer pour faciliter leurs démarches, réduire les coûts, accélérer les chantiers – les installateurs de panneaux se déplaçant moins rapidement pour de petites installations – et donc aller plus loin, plus vite dans la transition énergétique. Il soumet son idée au Sprint, l’incubateur de projets innovants lancé par le Parc en 2020. « Nos Toits solaires » est retenu, aux côtés de sept autres candidats et va bénéficier d’un accompagnement technique.
Betty Houguet, chargée de mission Energie, explique : « Son projet est complémentaire à notre service de cadastre solaire. Il permet de créer une dynamique, une émulation entre voisins, de mutualiser les démarches techniques et administratives. Les connaissances des uns complètent celles des autres et il est souvent plus rassurant de se lancer à plusieurs. »
En pratique, lorsqu’une personne ou une famille souhaite installer des panneaux, Gervais Lesage va lui chercher des co-équipiers : résidence, copropriété, rue, quartier… « Nous ciblons des maisons proches et à l’architecture similaire. À partir de quatre foyers, on peut se lancer ! » Il tient compte du dimensionnement et de l’intégration architecturale recommandés par le Parc et présente alors le projet à la commune, à des installateurs locaux certifiés RGE et aux habitants. « Il y a souvent un problème de confiance des particuliers envers les professionnels, souligne-t-il. C’est vrai qu’ils sont confrontés à beaucoup de choix, de démarchages et qu’il y a des arnaques. » Rencontres, choix de l’entreprise, décisions techniques : jusqu’à ce stade, tout se fait en commun.
Le label RGE (Reconnus Garant de l’Environnement) permet aux particuliers de repérer les professionnels qualifiés pour les travaux d’économies d’énergie.
Le matériel est acheté en commande groupée : de quoi faire baisser la facture d’environ 15% par rapport à un projet solo, soit 6 000 euros pour huit panneaux photovoltaïques de 375 watts (le ratio d’une installation standard, soit une puissance de 3 kilowatt en crête). Mais le financement est individuel : chacun paie ses panneaux, car « tous n’ont pas forcément la même surface de pose, et la prime à l’investissement de l’Etat est versée par foyer ». Une fois achevées les démarches administratives, les travaux peuvent commencer.
Comptez une demi-journée à une journée par toit : en trois ou quatre jours, c’est bouclé. Mais il y a aussi le gain humain : lorsqu’on a monté une telle opération, qui a du sens et donne une image positive du
L’énergie la plus écologique et la moins chère, c’est d’abord celle qui n’est pas consommée ! En parallèle d’une démarche pour produire de l’électricité photovoltaïque, c’est bien d’envisager par exemple l’isolation des combles pour réduire les déperditions énergétiques.
Emplacement, surface de panneaux, puissance électrique : bien dimensionner un projet photovoltaïque est nécessaire pour utiliser au mieux le potentiel solaire de son toit. Cela permet de développer le taux d’autoconsommation, c’est-à-dire la part d’électricité solaire produite et consommée directement sur place. Aujourd’hui, atteindre 100% d’autoconsommation est impossible : la lumière est absente la nuit et atténuée par temps gris. Un « bon taux » c’est entre 50 et 60%, lorsque plus de la moitié de l’énergie produite est consommée sur place. Lorsqu’il y a du surplus, il est injecté dans le réseau électrique et revendu à un fournisseur d’électricité à un tarif réglementé. Si l’on veut conserver ce surplus, il faudrait stocker l’énergie dans des batteries. Or cela coûte cher et le bilan carbone n’est pas fameux (métaux rares, transport, recyclage). Le mieux est donc d’utiliser au maximum sa production solaire. Pour cela il suffit de changer certaines habitudes et de concentrer ses consommations électriques quand il fait jour et que les panneaux fonctionnent, y compris en programmant ses équipements !
Contact Gervais LESAGE : 06 51 03 04 04 - glesage@pragmasolar.fr - nostoitssolaires.fr