Mis à jour le 22 août 2022
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Patrimoine naturel, patrimoine culturel (2014)

Un Parc naturel régional est un territoire rural, habité, reconnu pour ses patrimoines culturels, naturels et paysagers. Un espace tout désigné donc, pour célébrer ces Journées Européennes du Patrimoine 2014 placées sous le signe de la rencontre des patrimoines culturel et naturel. En les mettant ainsi tous deux à l’honneur, le Ministère de la Culture vient cette année souligner non seulement les relations d’interdépendance qui existent entre le patrimoine culturel et son environnement, mais également l’évolution de la notion même de patrimoine. Il vient aussi éclairer une nouvelle façon de l’appréhender : le patrimoine n’est plus un élément isolé, il fait partie d’un territoire qui en a déterminé la création et qu’il a lui-même contribué à faire évoluer.

La pierre, du sous-sol au bâti
 
Le petit patrimoine, l’habitat rural mais aussi les maisons de bourg ou les églises ont cela en commun qu’ils ont été bâtis avec des pierres directement puisées sur le territoire, essentiellement la meulière et le grès. Ainsi la géologie a façonné le visage des villages du Parc. Exploitées jusqu’en 1930, les carrières des Maréchaux représentent un site privilégié pour découvrir le travail des carriers et la géologie locale. Ce site emblématique, pourvoyeur de grès pour les édifices religieux notamment, fournissait aussi Paris en pavés. La meulière recouvrant le banc de grès était utilisée pour l’habitat puis pour l’empierrement des routes. Situé non loin, le Petit Moulin est un exemple parfait d’utilisation des roches locales dans ce bâti ancien.
 
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Meulière
Le paysage, mariage de tous les patrimoines
 
Le paysage est le reflet de l’ensemble des activités humaines et de leurs adaptations aux contraintes naturelles. Cette étroite imbrication est lisible sur le territoire du Parc et fonde aussi bien les sites emblématiques, tels que Port-Royal des Champs, que les paysages du quotidien. L’évocation des paysages du Parc renvoie naturellement vers tous les peintres qui, sortant de leurs ateliers, ont investi les Vaux de Cernay au 19e siècle pour peindre la nature « sur le motif ». Observé, peint ou photographié, le paysage n’existe finalement que s’il est vécu : il est notre regard sur ce qui nous entoure.
Les grandes fermes, patrimoine dialoguant avec le territoire
 
Plusieurs centaines de fermes jalonnent le PNR et la plupart possèdent une histoire longue de plusieurs siècles. Leurs formes architecturales et leur implantation ont été dictées par la géomorphologie du territoire, tout autant que par les fonctions qu’elles devaient abriter, afin de conjuguer élevage et culture. Elles constituent de véritables repères dans le territoire, redonnant aux plateaux une échelle parfois difficile à apprécier. Ces grandes fermes forment un patrimoine bâti identitaire sur un territoire ayant conservé, aux portes de Paris, une importante vocation agricole. Elles sont aussi un patrimoine paysager, tant elles ont participé à sa formation et accompagné son évolution.
 
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Ferme de Beaurain
L’arbre, monument naturel
 
Les arbres constituent un patrimoine qui concentre nature, paysage et culture. Arbres paysans, mémoires, symboles,
ornements, utiles à l’agriculture et à l’équilibre écologique… Ils jouent une multitude de rôles dans le paysage et sont le témoin des usages passés et actuels. Les massifs boisés, les parcs historiques, les routes plantées et les traces des multiples domaines terriens auxquels ils sont liés marquent le territoire. Les fruitiers, originellement destinés à nourrir et à abreuver les ouvriers agricoles, ponctuent les paysages agricoles. Traces d’un usage ancien, ils remplissent aujourd’hui des fonctions écologiques précieuses et participent à la qualité paysagère des grands plateaux agricoles.
L’eau, une nature façonnée par l'Homme
 
L’eau est très présente sur le territoire, son relief est creusé par de nombreux rus et rivières tels que l’Yvette et ses affluents. L’Homme a très vite su en tirer parti et en exploiter la force motrice, notamment à travers l’installation de moulins hydrauliques. Pour ce faire, il a retravaillé les cours d’eau, aménagé des ouvrages afin de gérer les flux, redessiné les paysages des vallées. Le ru des Vaux et sa chaîne de moulins, parmi lesquels le « Petit Moulin », sont une illustration de l’anthropisation des cours d’eau. Situés dans une vallée très encaissée ne permettant pas la réalisation de biefs, les moulins y on été implantés au fil du ru grâce à la construction de digues retenant l’eau et formant des étangs. Le meunier pouvait ainsi contrôler le débit de l’eau arrivant sur la roue. On parle ici de « moulins sous étangs ».
Quand la nature reprend ses droits
 
Le territoire du Parc est fortement marqué par les grands domaines qui s’y sont implantés et l’ont façonné. Au 18e siècle, les seigneurs aménagent des parcs arborés dans lesquels ils redessinent les reliefs, creusent des pièces d’eau, plantent des espèces exotiques et érigent des « fabriques », petites constructions ornementales alors en vogue. Le
parc du château de la duchesse d’Uzès à Bonnelles ou le domaine d’Ors à Châteaufort en sont deux illustrations. Mais ces aménagements ne touchent pas que l’espace proche du château. Dès le 17e siècle, lorsque Louis XIV décide de faire de Versailles sa résidence principale, c’est tout un réseau d’étangs et de rigoles qui est créé de manière à alimenter les bassins du château. Un réseau qui se déploie largement sur le territoire du PNR et dont l’élément le plus emblématique est la chaîne des étangs de Hollande. L’abandon partiel ou total de ces milieux profondément aménagés par l’Homme les a ensuite laissés à une dynamique naturelle et, le temps aidant, ces créations humaines sont devenues le foyer d’une importante biodiversité qui en fait des sites aujourd’hui reconnus et protégés par des labels nationaux.
 
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reserve bonnelles
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