Gambaiseuil

Gambaiseuil est situé dans une clairière du massif forestier de Rambouillet, portion de l’ancienne forêt d’Yvelines. La commune a actuellement une superficie de 1892 hectares représentés dans la quasi totalité par la forêt, à l’exception de la clairière ou se trouve l’agglomération des quelques habitations qui entourent son église.

Si les défrichements des forêts ont commencé très tôt, dès la fin du néolithique, ils vont être organisés systématiquement sous l’influence des moines. Clovis donne l’Yveline à l’église de Reims, puis Pépin le Bref partage l’Yveline entre diverses abbayes dont probablement Saint-Denis, ce qui permet plus tard à l’Abbe Suger de revendiquer l’Yveline. L’amitié du Roi Robert le Pieux pour Guillaume de Hainaut lui fait donner la garde du Château de St-Leger et le nomme « gruyer » de l’Yveline, c’est-à-dire Grand Officier de la forêt.

Philippe Auguste échange la châtellenie de Breteuil contre le domaine de St-Leger, dont Gambaiseuil faisait partie à cette époque, à Amicie de Leicester, veuve de Simon III, Seigneur de Montfort.

En 1249, partage entre les héritiers de Jean de Montfort, Gambaiseuil est alors rattache à la châtellenie de St-Leger qui va disparaitre au partage, en 1317, entre la Dame de Montfort, Duchesse de Bretagne et la Dame de Roussy, Comtesse de Rochefort.

Une grande partie de l’Yveline appartenait aux abbayes, à la suite de donations successives. Cependant, les rois vont user de la forêt en ce qui concerne la chasse qui joue un rôle essentiel. Pendant certaines périodes, la forêt fut morcelée, puis regroupée. C’est ainsi qu’au XVIIème siècle, le Comte de Toulouse entame une politique d’achat ou d’échanges poursuivie par son fils, le Duc de Penthièvre : le 31 décembre 1746, 140 hectares sont rattaches a Gambaiseuil aux sieurs Desmolins, bourgeois et marchands.

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A la révolution, une partie des bois de la commune appartenait à l’abbaye de Grandchamp des Prémontrés, notamment « la vente aux moines ». L’abbaye selon la tradition « Norbertine » desservait un certain nombre de Prieurés. Tel était le cas pour la paroisse de Gambaiseuil.

Les moines avaient créé, pour leur alimentation, des barrages sur le ruisseau Graplin et forme ainsi trois pièces d’eau ou ils pratiquaient l’élevage du poisson, à Gambaiseuil même. L’abondance des eaux stagnantes gênait les communications. C’est pourquoi, furent construits sur le ru de Gambaiseuil le pont à la Dame, le pont Quentin, le pont des bourbiers et le pont neuf.

Mais l’essentiel de la vie économique consistait dans l’exploitation de la forêt.  Aux temps modernes l’exploitation était réalisée sur place, soit par des bucherons qui vivaient dans des cabanes construites par eux et qu’ils transportaient de coupe en coupe, soit par des ouvriers habitant le village.  De tous temps des coupes furent organisées. Cependant, c’est le 5 septembre 1584 qu’eût lieu la première réformation et une tentative d’aménagement des bois en futaie de 100 ans.

La conversion en futaie fut interrompue par le Duc de Chevreuse devenu propriétaire en 1692, pourtant les droits d’usage furent réduits.

De 1708 à 1722, nouvelle réformation, des routes forestières furent créées « pour le plaisir et la commodité de la chasse ». Des layons, qu’on distingue encore, découpaient la forêt en longues parcelles.

Les biens du prieuré furent vendus à la Révolution.

Sources : article de Pierre Jouas, Gambaiseuil, paroisse forestière

L’ancien nom de la paroisse « Gambesiolum », de camb = côté, et bez ou bec du celte = pointe de la cote, définit la topographie, dans un fond aux bords d’un petit ruisseau qui vient des étangs de Hollande, le ru Graplin. L’autre explication serait le « seuil » de Gambais, commune limitrophe.

• Paul Fort (1872-1960), poète et dramaturge, a résidé à Gambaiseuil en 1914
• René Journiac, grand serviteur de l’Etat