Comme dans de nombreuses communes, à Cernay, les liaisons piétonnes entre les deux grandes résidences en périphérie du village et la place centrale ancienne n’avaient pas été pensées à la création de ces quartiers. Résultat : des passages très étroits sans visibilité, des trottoirs minimalistes alors que la circulation automobile importante nécessiterait au contraire de sécuriser ces espaces pour encourager les déplacements à pieds notamment vers les commerces du centre-bourg. Par le passé, il y a eu des tentatives de réaménagement, mais sans une concertation suffisante, elles n’avaient pas abouti. Alors l’équipe municipale a souhaité s’atteler à cette problématique, en y associant dès le départ les habitants, résume Patrice Bony, adjoint aux travaux et à l’urbanisme de Cernay. A partir de septembre 2021, les habitants ont été invités à réfléchir à l’espace public.
« Comme ils pratiquent ces lieux au quotidien, les riverains sont les mieux placés pour définir les usages ou les besoins, et imaginer des aménagements qui pourraient améliorer et pacifier la relation piéton/automobiliste » précise Patrice Bony. « Nous les avons d’abord informés des contraintes techniques et financières pour que chacun parte d’une même base de connaissances ».
Avec l’aide du Parc, la commune a trouvé un bureau d’étude, la Fabrique du Lieu, pour l’accompagner dans cette démarche participative. Parmi les outils intéressants mis en place, il y a eu par exemple en préambule, une matinée de défrichage sur le terrain. « On était venus pour aider à couper et dégager les espaces un peu trop envahis par la végétation, mais en restant sur place à travailler ensemble, ça nous a permis de mieux appréhender le site, de prendre conscience des difficultés que rencontre le piéton sur place » raconte Olivier, un habitant.
Elaborer des solutions sur plan
Ensuite, il y a eu un atelier dans chaque secteur. Il commençait par la présentation des résultats de l’enquête menée auprès de tous les habitants, éclairée par l’analyse d’un urbaniste et d’une paysagiste. Une fois le constat posé et partagé, les participants ont commencé à élaborer des solutions sur plan. Suppression des trottoirs et création d’une zone 20 km/h, verdissement des circulations piétonnes, quitte à entraîner un léger détour pour aller d’un point à un autre.
Tester sur le terrain
« Nous sommes ensuite allés sur place et nous avons matérialisé tout ce qui avait été imaginé, à l’aide de cônes, de rubalise, de barrières et de peinture effaçable pour tracer les cheminements » décrit Hervé, un autre habitant. « Ça nous a permis de vraiment visualiser les propositions : on se rend compte des gabarits, de la largeur des trottoirs, des cheminements, des possibilités de stationnement ou encore des espaces où planter des arbres ». Le rond-point qui paraissait pertinent en plan est ainsi remis en question sur place, les espaces végétalisés dessinés quelques minutes plus tôt sont agrandis pour rétrécir la rue et ralentir la vitesse… Quand on n’est pas spécialiste, c’est beaucoup plus parlant sur le terrain qu’un simple travail sur plan et ça permet de corriger le tir.
Un petit groupe qui dessine sur le sol, qui mesure la largeur d’un futur trottoir, qui observe, qui discute, c’est aussi une bonne occasion d’attirer l’attention et la curiosité et donc de susciter des questions et commentaires des passants et riverains intrigués. Ainsi des personnes qui ne seraient pas venues à des ateliers ont pu prendre connaissance de la réflexion en cours et donner leur avis.
Cette première phase va permettre aux urbanistes et paysagistes de faire une synthèse des différentes propositions et de les formaliser sur plan pour une validation finale.
Que fait le Parc ?
Le PNR accompagne les communes qui veulent s’engager dans des aménagements expérimentaux d’espaces publics ou de lieux tombés en désuétude (délaissés, en friche …), publics ou privés. Basée sur un principe de collaboration avec la population, cette démarche est destinée à faire émerger des innovations, durables, économes et sobres. Dans ce cadre, l’atelier d’Architecture, Urbanisme et Paysage du Parc accompagne le projet, facilite l’obtention d’une aide financière pour la partie étude et conception, et ensuite pour le volet travaux. Pour cette première session, ont également été retenues les communes de Sonchamp, Boullay-les-Troux, Magny-les-Hameaux et Saint- Rémy-lès-Chevreuse. Une deuxième session sera certainement lancée courant 2023 pour d’autres communes.
