Mis à jour le 14 février 2019
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QUI SÈME LA VIE... RÉCOLTE LE BONHEUR

A la Jardinerie de Chevreuse, Pierre-Alain Cordier partage son quotidien entre son métier de vendeur et son talent d'horticulteur. Tous les jeudis matin, chacun peut venir partager sa passion et profiter de son sa voir-faire. A l'association Du trèfle au potager, on compte une trentaine d'adhérents ravis de s'initier aux secrets du maraîchage dans une ambiance conviviale.

Article de Sophie Martineaud pour l'Echo du Parc n°79 (janvier 2019)
 
A la Jardinerie de Chevreuse, Pierre-Alain Cordier partage son quotidien entre son métier de vendeur et son talent d'horticulteur. Tous les jeudis matin, chacun peut venir partager sa passion et profiter de son sa voir-faire. A l'association Du trèfle au potager, on compte une trentaine d'adhérents ravis de s'initier aux secrets du maraîchage dans une ambiance conviviale.
 
Déjà petit, Pierre-Alain se passionnait pour le jardinage. Sa devise : «Qui sème la vie récolte le bonheur et l'équilibre ! ». Et pourtant, ce jeune homme originaire de Pontarlier commence sa carrière dans l'armée. C'est ainsi qu'en 2005, il débarque au camp militaire de Montlhéry en direct de sa Franche-Comté natale. Mais neuf ans plus tard, il décide de revenir à ses premières amours, et quitte l'armée pour entamer une formation en horticulture à l'AFPA de Lardy.
 
Apprentis et acteurs à la fois
 
Après les pépinières Thuilleaux, il est embauché à la Jardinerie de Chevreuse. C'est là que son destin se noue. Christian de Gourcuff, directeur de la jardinerie, prête une oreille attentive à ses projets. «J'avais envie de promouvoir une agriculture écologique et nourricière », raconte Pierre-Alain, « et proposer des formations démontrant que l'horticulture et le jardinage sont des activités simples et naturelles pour tous». Tope là ! Christian de Gourcuff lui propose d'exploiter les terres situées aux abords de la jardinerie pour y mener à bien son projet de maraîchage et de formations.
 
En 2016, le jeune homme crée l'association Du trèfle au potager, un nom qui met à l'honneur le trèfle, fameux engrais vert fournisseur d'azote au profit des cultures. Aujourd'hui, l'association compte une trentaine de personnes qui, depuis septembre 2017, suivent ses cours du jeudi matin. Puis au fil de la semaine, ceux qui ont le temps viennent donner un coup de main. « Tout le monde se sent acteur dans ce potager et chacun y trouve ce qui lui correspond » raconte Isabelle, qui vient dès qu'elle peut, avec ses deux jeunes ados de 14 ans et 16 ans. Les productions sont biologiques, même si Pierre-Alain ne court pas après le label, l'important pour lui étant de « réhabiliter les variétés anciennes et les techniques d'autrefois ». Et de citer les panais, topinambours, scorsonères ou salsifis noirs, ou encore la laitue Merveille d'hiver, sans oublier les tomates comme la rose de Berne ou la noire de Crimée. L'une de ses marottes : adapter les variétés au terrain, au climat, à l'exposition. Il imagine créer un jour la rose de Chevreuse...
 
Biodynamie et semences maison
 
L'horticulteur utilise très peu la mécanisation, plutôt la fertilisation organique brute, le paillage et le non labour. Ceci est fait dans l'esprit de la biodynamie et des techniques de permaculture (même si Pierre-Alain évite ce mot un peu trop à la mode). Il envisage de produire lui-même ses semences donc il n'achètera pas les hybrides F1 des semenciers. Ces variétés « reconstituées » se veulent plus rentables, plus précoces et résistantes aux maladies mais si on sème les graines issues de la première récolte, on perd ces caractéristiques. Il préfère donc privilégier les variétés rustiques, oubli ant les notions de rendement ou d'esthétique. Tant pis si les concombres sont riches en pépins et si les carottes ont le coeur moins tendre.
 
Au printemps, Du trèfle au potager organise une grande brocante de plants du jardin. D'avril à novembre, le samedi matin, Pierre-Alain vend ses fruits et légumes. Avec les fonds récoltés, l'association rachète des graines et du matériel. Récemment, Christian de Gourcuff qu'il considère un peu comme son « mécène », vient de lui allouer deux hectares supplémentaires pour ses activités. Aussitôt a germé l'idée d'un verger, où l'on associerait pommiers, poiriers et légumes.
 
Patrick est l'un des premiers adhérents. Il ne manque pratiquement jamais un cours du jeudi matin et dès qu'il peut se libérer, il vient donner un coup de main : « Avec Pierre-Alain il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre » confie-t-il, tout en saluant « sa connaissance des plantes inépuisable et son extrême bienveillance ». Les cours commencent par une partie théorique, la chimie naturelle du sol, la fertilisation, le compost, les effets de la paille, un semis, une plantation, un légume spécifique, les maladies, et se poursuit entre les rangs. Patrick ne part jamais en voyage sans quelques graines de tomates en poche pour du troc occasionnel.
 
Autant de variétés que l'association a entrepris d'acclimater à nos latitudes. « Au-delà de la partie théorique, on met tout de suite les mains dans la terre » et c'est ce qui plaît à Isabelle. « Pierre-Alain nous transmet son amour de la terre et du jardin d'une part et crée une forte émulation autour de lui ». Isabelle a évoqué avec lui un cours hebdomadaire pour les enfants avec leurs parents. Au printemps prochain, Pierre-Alain toujours partant pour de nouvelles aventures, les accueillera tous les mercredis après-midi.
 
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