Mis à jour le 25 juillet 2022
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Litière ou Paillage

Si les Romains avaient déjà inventé le double vitrage, l’homme médiéval valorisait les déchets d’origine organique et végétale, sans oublier de gérer l’eau de pluie. Pour sa subsistance, il utilisait la plupart des ressources naturelles sans les épuiser et sans polluer le sol.

Aujourd’hui, nos décharges souffrent cruellement du manque de tri sélectif pendant que certaines sécheresses menacent, en alternance avec de fortes pluviométries générant érosions des berges et inondations. Les produits chimiques ont une réputation médiocre et la valeur de l’eau douce ne cesse d’augmenter…

Commençons par le composteur

Véritable système vivant, le résultat du compostage restitue les 5% d’humus dont les plantes dépendent pour une croissance harmonieuse. Pour obtenir au bout d’un an ce terreau local de bonne qualité, vous mélangerez sans tasser vos déchets de cuisine (tout, excepté les carcasses et certains fruits exotiques acides comme l’ananas), avec vos déchets de jardin, (plantes sauvages, tonte, taille des haies de feuillus).

Continuons avec la pluie

Grâce à une dérivation simple du réseau d’eau de pluie vers une cuve munie d’une évacuation du surplus vers le réseau initial,  vous pouvez selon la taille du ou des récupérateurs, fabriquer par « mauvais temps » jusqu’à un ou deux mille litres d’eau, sans chlore, en une demi-journée.

Image
dessin paillage
Terminons avec le paillage

Il s’agit de la méthode anti-extrême. Dans une même saison, avec notre climat en mutation, nous observons souvent des pics de chaleur, de sècheresse, d’humidité et de froid. Telle une couverture isolante, une couche de 10 cm de paillage, permet pendant un ou deux ans ;

  • de limiter l’arrosage de 70% par temps sec
  • de garder un sol frais par temps chaud
  • d’absorber l’eau en excès par temps trop pluvieux
  • d’isoler le sol d’un gel excessif
  • de contenir la prolifération des plantes sauvages pour mieux les sélectionner
  • de créer une symbiose mycorhizienne protégeant les racines des attaques pathogènes
  • de fabriquer par l’intermédiaire du mycélium, des lombrics, de la mésofaune et de la microfaune, un humus déjà en place pour un sol tendre régénéré.
 
Le paillage correspond en fait à une excellente synthèse entre la récupération d’eau et le compostage, avec une charge d’intervention en moins pour un meilleur résultat.

Le paillage le plus répandu est le BRF (Bois Raméal Fragmenté). Les rameaux de feuillus ou de résineux sont broyés par une entreprise et le BRF est vendu par m3. Le paillage BRF correspond au meilleur. Or, sa production a un coût et la ressource n’est pas illimitée.  
Par contre, en complément, un jardin permet d’obtenir un paillage local toute l’année, afin de ne plus jeter les coupes de végétaux sur le trottoir. Avec une paire de gants en cuir, un sécateur de qualité et éventuellement un broyeur, la boucle est bouclée et le sol régénéré, le but étant de restituer au sol du jardin l’humus oublié de la forêt, en paillant avec des feuilles mortes, des herbes folles et diverses feuillus ou résineux découpés en bâtonnets de 10, 20 ou 30 cm (fruitiers, lierre, ronce, sureau, troène, charmille, buddleia, etc…).

Pour conclure

Le but de l’opération consiste donc à fabriquer un jardin en autosuffisance, en devenant un champion discret des filières courtes, le tout en économisant vos deniers et votre temps libre. Avec moins d’interventions en amont, vous obtenez en aval, plus de pédofaune, des végétaux en bonne santé exempts de traitements lourds et enfin la satisfaction de devenir le chef d’orchestre d’un jardin vivant.

Avec  ces trois méthodes  simples, peu onéreuses et  surtout le paillage, vous devenez acteur de la valorisation de deux ressources essentielles en récession, l’humus et l’eau, que l’on doit  économiser.

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