Mis à jour le 23 novembre 2022
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Les spécificités des tiers-lieux

La première spécificité, celle qui se remarque d’emblée lorsqu’on s’y rend physiquement, c’est la pluralité des espaces.

Différents espaces formant l’identité d’un seul lieu

La première spécificité, celle qui se remarque d’emblée lorsqu’on s’y rend physiquement, c’est la pluralité des espaces. Par exemple, le tiers-lieu emblématique des Grands Voisins rassemblait une immense cour avec jeux en bois et marché le week-end, des commerces (boulangerie, chocolaterie), des ateliers (sérigraphie), des locaux d’associations, et des logements pour les demandeurs d’asiles. 

C’est pour cela que les tiers-lieux sont si difficiles à rassembler sous une définition commune : leur composition est intrinsèquement liée à l’identité de leur territoire. Cependant, un tiers-lieu se doit d’être un lieu de vie des habitants de sa commune, et pour cela, il comprend toujours un espace libre d’accès et gratuit.

 

A la base de l’identité du lieu : les besoins des habitants

Avant toutes choses, les tiers-lieux sont des lieux pensés pour les habitants de leur territoire, modelés pour répondre à leurs besoins. On peut par exemple trouver dans un tiers-lieux rural une épicerie et un relais postal, dans un tiers-lieu en périphérie d’une grande ville un espace de coworking pour éviter aux habitants les trajets quotidiens pour aller travailler, et dans les grandes villes où les habitants vivent en appartement un jardin partagé où ils peuvent mettre les mains dans la terre.

Le territoire est gagnant

Un tiers-lieu peut devenir un lieu fédérateur, un réel carrefour de l’animation du territoire, un lieu de vie des habitants. 

Il se passe beaucoup de choses dans un tiers-lieu : des ateliers, des conférences, des animations, des expositions, des formations... Dès lors, la présence d’un tiers-lieu peut inciter de nouveaux habitants à venir s’installer sur un territoire plutôt qu’un autre, accélérer leur intégration, et participer au sentiment d’appartenance.

Les tiers-lieux ont également pour but de faire se rencontrer les habitants de son territoire. Il permet aux différentes populations de se connaître et de se comprendre. Pour atteindre ce but, il doit réellement travailler à avoir une offre de services qui comprend les besoins de toute sa population, âges, sexes et milieux socio-professionnels confondus.

La complexité des structures juridiques

Nous l’avons dit, un tiers-lieu regroupe différents espaces, qui se mélangent pour créer finalement un seul lieu avec une identité propre. Souvent, ces différents espaces viennent avec leur structure juridique : une boulangerie est une entreprise, un fablab est une association... Dès lors, rassembler tous ces projets sous une même structure décisionnelle, celle du tiers-lieu, relève du défi.

Certains tiers-lieux sont gouvernés simplement par un collectif (les membres des différentes structures se réunissent et prennent des décisions, mais sans structure juridique commune). D’autres choisissent de créer une association, c’est le cas par exemple sur notre territoire des Serres de Beaudreville. D’autres tiers-lieux se regroupent aussi au sein d’une entreprise coopérative, comme Force de vivre à Saint-Rémy-lès-Chevreuse qui est gérée par une SCIC regroupant les différentes parties prenantes.

Enfin, certains tiers-lieu sont en régie communale. C’est le choix de Jouars-Pontchartrain pour son futur tiers-lieu au Gai Relais. Il existe aussi des tiers-lieux qui sont simplement des entreprises classiques, mais le plus souvent ils s'apparentent davantage à des lieux thématiques qu’à des tiers-lieux regroupant plusieurs espaces, comme un espace de coworking par exemple.

Des modèles économiques qui se doivent d’être inventifs

Voilà bien le challenge rencontré par les tiers-lieux dans la durée : avoir un modèle économique qui tient la route.

Et pour cause : les tiers-lieux sont des espaces souvent immenses, occupés par des activités qui n’ont pas toutes pour vocation la rentabilité. Souvent construits dans des espaces en friche ou à rénover, il peut y avoir beaucoup d’investissements au démarrage. 

Les tiers-lieux se doivent donc d’être créatifs en termes de modèle économique. Force de vivre fait par exemple le pari de la tenue d’un bar à jus allié à de la prestation de formations. Les Serres de Beaudreville s’appuient sur les adhésions et de la location d’espace.

Un tiers-lieu oui, mais à qui appartient le lieu ? 

Souvent, les bâtiments sont mis à disposition par les communes via une convention de mise à disposition. Ils peuvent être mis à disposition gratuitement, ou avec un tarif préférentiel.  Certains lieux sont mis à disposition pour une durée déterminée, avant le début de travaux par exemple, comme c’était le cas des Grands Voisins.

Les lieux peuvent aussi être la propriété du porteur de projet ou d’une des structures, ou être loué par une des structures. Dans ces cas-là, il y a souvent des montages juridiques à réfléchir.

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