Mis à jour le 19 juillet 2022
A / A / A

Une ferme école dans le Parc

A Magny-les-Hameaux, la ferme-école Graines d’avenir accueillera des jeunes entre 15 et 18 ans, notamment en difficulté sociale ou scolaire. Ce sera la première Ecole de Production formant au métier de maraîcher primeur en Ile-de-France. Partagé entre théorie et pratique, l’enseignement sous statut scolaire conjuguera agriculture, maraichage, transformation et vente des produits.

PRATIQUER POUR APPRENDRE
 
par Sophie Martineaud pour l'Echo du Parc n°87
 
Nous sommes sur l’exploitation agricole de Buloyer à Magny-les-Hameaux, une ancienne ferme fortifiée médiévale qui jouxte le domaine de Port-Royal-des-Champs, propriété de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Soit huit hectares de terres restées inoccupées depuis la fin des Jardins de Cocagne en 2016. Ils sont deux à se lancer dans ce projet de ferme-école, Bruno Aimard, ingénieur en sciences et technologies de l’eau, et David Tuchebant, entrepreneur dans l’automobile.
Faire pour apprendre
 
La première école de production a été fondée en 1882, sur le principe du « Faire pour apprendre », par Louis Boisard, prêtre et ingénieur de l’école centrale de Lyon. Aujourd’hui, il existe une quarantaine d’écoles de production en France, mais Graines d’Avenir sera la première ferme-école en milieu péri-urbain et la deuxième spécialisée dans le maraîchage primeur, après l’école des Semeurs dans l’Eure. « Notre objectif est de mélanger des jeunes issus de quartiers prioritaires avec des jeunes de la vallée de Chevreuse » explique Bruno Aimard. « Les frais de scolarité seront très faibles pour une accessibilité à tous ». Et le co-fondateur de préciser : « L’objectif de cette méthode est de remobiliser les jeunes grâce à la pratique d’un métier, leur redonner le goût d’apprendre à travers une production ».
 
Contrairement à une formation classique, c’est la pratique qui alimente et rythme l’enseignement, une excellente manière de redonner du sens aux principes théoriques. « Nous sommes à la croisée du lycée professionnel et du CFA » expose Bruno Aimard, « ni scolaire à 100%, ni complètement dans le monde du travail et sa pression liée à la production ». A plein temps sur le site de la ferme-école, l’étudiant ne travaille pas pour obtenir des notes mais pour satisfaire des commandes et une clientèle. « En travaillant sur de vrais produits pour de vraies commandes et de vrais clients, les jeunes retrouvent un sentiment d’utilité ».
 
Image
 
Il s’agit de donner le goût à ces jeunes élèves de se projeter dans un avenir professionnel, de partager une vie citoyenne et d’apprécier le travail en équipe. Voire même pour certains, de regagner une estime de soi, notamment en se reconnectant à la nature et à la terre. « C’est un cercle vertueux » résume Bruno Aimard, en précisant que « la formation repose en grande partie sur le savoir vivre ensemble ».
En trois ans, les jeunes obtiennent un CAP primeur, puis un titre professionnel d’ouvrier de production horticole (production, réception, vente et transformation). Le CAP primeur est né en 2018, et la ferme-école de Buloyer sera la première de l’académie de Versailles à y préparer. « Avec cette formation, ils seront capables de communiquer leur passion des produits » détaille Bruno Aimard, « Effectuer des travaux saisonnier très diversifiés grâce à leur polyvalence, leur permettra d’être annualisés».
Vie citoyenne et travail en équipe
 
Depuis deux ans, les deux porteurs de projets ont lancé un grand programme de réhabilitation et de nettoyage des parcelles restées en friche depuis 2016. Les serres viennent d’être restaurées, bâchées de neuf et seront bientôt opérationnelles. Les parcelles ont été mises en culture, ce qui permettra d’avoir une production de fruits et légumes pour la rentrée scolaire d’octobre prochain. La ferme a reçu ses premiers poussins de poules de Mantes et de Houdan. En projet également, la création de bandes de pommiers et poiriers, pour production de jus de fruits et vente de fruits à couteau. Bientôt, un éleveur du secteur fera paître ses brebis sur les bandes enherbées. Le modèle économique de l’école repose sur des aides d’Etat, de la Région, les taxes d’apprentissage mais aussi sur la vente des productions de la ferme. Et les résultats sont là : 50% des jeunes sortant d’une école de Production poursuivent des études par la suite et tous les élèves formés dans ce type de structures trouvent un emploi.
En phase avec les besoins du territoire
 
L’ouverture de cette ferme-école dans les Yvelines arrive à point nommé dans la dynamique actuelle du territoire. La population se tourne de plus en plus vers l’agriculture biologique et les circuits courts, induisant d’importants besoins tant dans le domaine humain que dans la production. Rien n’est aussi fort qu’une idée dont l’heure est arrivée, c’est bien connu…
AVIS AUX INTÉRESSÉS
La ferme-école ouvrira ses portes le 1er octobre 2021 et accueillera sa première promotion de 12 élèves en octobre. Durant l’été, les jeunes intéressés sont invités à expérimenter les activités de l’école à travers un stage de découverte entre théorie et pratique. Un seul critère de sélection, la motivation ! Inscriptions ouvertes.
 
Ferme-école Graines d’Avenir
2 rue Pierre Nicole - 78114 Magny les Hameaux
06 60 53 88 42
Image
Sommaire
Fermer
Sommaire