En bordure de la forêt de Rambouillet, les étangs de Saint-Hubert et de Hollande constituent une zone humide remarquable par la diversité de sa faune. Oiseaux aquatiques, forestiers ou mammifères... De belles rencontres vous attendent sur les rives sauvages de ces vastes étangs.
Pour les observations ornithologiques n’hésitez pas à vous attarder, en particulier sur la digue entre les étangs de Pourras et Carbet. La matinée ou la fin de journée sont les meilleurs moments pour observer les animaux. Au printemps et en été les étangs s’animent en fin d’après-midi et le crépuscule est saucent un moment passionnant.
Le circuit commence en empruntant la digue qui sépare les deux premiers étangs et passe sur le pont Napoléon.
Depuis le pont vous découvrez l’étang de Saint-Hubert et l’étang de Pourras, sur lesquels les grèbes huppés plongent en quête de poissons. Au printemps, les couples se livrent à de surprenantes parades nuptiales les partenaires se font face, le corps dressé et la huppe ébouriffée. Essayez de repérer en bordure de la roselière leur nid flottant, constitué d’un amas de feuilles et de brindilles. Le long des roseaux, vous pouvez également observer la poule d’eau et la foulque macroule, ainsi que le rat musqué dont les huttes sont visibles au milieu des roseaux.
Poursuivez sur la digue, le chemin traverse ensuite un petit bois et passe près du pavillon de Pourras avant de déboucher sur la plaine des Bréviaires. Tournez à droite.
Le chemin qui longe la plaine vous permet d’observer quelques espèces qui vivent dans les milieux agricoles. Dans le ciel, l’alouette des champs émet son chant continu constitué de notes roulées et aiguës. Vous ne la repérerez peut-être pas tant elle peut s’élever haut dans les airs. Vous l’observerez plus facilement quand elle est au sol à la recherche de graines ou d’insectes. Les alouettes sont sédentaires dans notre région mais sont rejointes en automne et en hiver par des groupes importants venus du nord. La proximité des étangs, des forêts et des cultures profite à de nombreux animaux. Les chevreuils apprécient particulièrement cette alternance de milieux et vous pourrez peut-être les apercevoir à l’orée du bois ou sur la plaine. La discrétion est un atout important pour observer ces cervidés discrets, à l’activité crépusculaire et nocturne. Sur les bords du chemin, vous trouvez facilement les passages qu’ils empruntent, et vous pouvez essayer de repérer les traces qu’ils laissent sur les jeunes arbres.
Le brame du cerf
Le cerf est bien représenté en forêt de Rambouillet. Au moment du rut, en septembre-octobre, les mâles font entendre leur voix pour attirer les femelles et se constituer une sorte de harem. C’est le moment du brame. Il est possible d’observer des cerfs ou, plus souvent, des biches accompagnées de leurs jeunes, à proximité des étangs de Hollande. Mais pour entendre le brame, mieux vaut tenter votre chance entre La Celle-les-Bordes et Bullion, dans la partie sud-est du massif forestier.
Un peu d’histoire
Les étangs de Saint-Hubert et de Hollande ont été créés au XVIIe siècle par les ingénieurs de Louis XIV. Avec les étangs de Saint-Quentin, des Nués et de Saclay, et les nombreuses rigoles et aqueducs, ils font partie d’un vaste réseau hydrographique qui servait à alimenter en eau les fontaines du parc du château de Versailles.
Continuez le chemin en longeant le bois jusqu’au croisement avec la petite route qui passe sur la digue entre les étangs de Pourras et de Corbet. Prenez sur votre droite.
Au milieu de la digue vous découvrez l’alignement des étangs et un superbe point de vue sur les roselières. Vous repérez rapidement les mouettes rieuses — une importante colonie niche ici. Vous observerez aussi des hérons cendrés pêchant dans les eaux peu profondes de l’étang de Corbet. La plupart du temps, ils pratiquent l’affût, se tenant immobiles et guettant les poissons, les amphibiens ou les crustacés. Mais ils peuvent aussi fouiller le long de la rive, d’une marche lente, afin de débusquer leurs proies. Celles-ci sont presque toujours trempées dans l’eau avant d’être avalées. Avec un peu de patience vous apercevrez peut-être le blongios nain. Ce minuscule héron, au plumage contrasté d’ocre et de noir, est l’un des hôtes prestigieux des lieux. Il vit le plus souvent dissimulé dans la végétation palustre, grimpant parfois le long des roseaux ou dans les saules bas. II est plus facile de le repérer lorsqu’il traverse les étangs, volant au ras de l’eau ou des roseaux. Mais ne le cherchez pas à la mauvaise saison. Contrairement au héron cendré, visible toute l’année, le blongios est un migrateur. Il n’est présent chez nous qu’au printemps et en été. De nombreuses espèces d’oiseaux nichent dans la roselière et ses abords. Vous pouvez rechercher la rousserolle effarvatte ou le bruant des roseaux. Ces passereaux sont souvent plus faciles à entendre qu’à voir mais la persévérance est ici souvent récompensée. À la fin du printemps les étangs s’animent les jeunes oiseaux d’eau viennent de naître. Vous pouvez ainsi observer les familles de canard colvert, de fuligule milouin, de foulque et de poule d’eau ou encore du plus petit des grèbes, le grèbe castagneux.
Un milieu protégé
L’accès au bord des étangs est interdit mais les digues qui séparent les différents plans d’eau permettent d’observer dans de très bonnes conditions. En période de reproduction, les oiseaux nichant dans la roselière sont sensibles au dérangement. Il est alors plus que jamais nécessaire de respecter leur tranquillité.
Effet de lisière
Au cours de votre promenade, vous aurez la chance d’observer une très large palette d’espèces animales. Cette richesse est liée à la proximité de milieux différents étangs et zones humides attenantes, plaine cultivée, et forêt. A la jonction de ces milieux, des espèces aux exigences biologiques souvent très différentes se rencontrent. C’est ce que les écologues appellent un effet de lisière.
Poursuivez jusqu’au croisement avec la route forestière de Corbet, peu après la ferme de Villarceau. Prenez à gauche et suivez le chemin à travers champs.
Les haies qui bordent la route constituent un endroit idéal pour l’observation de nombreux passereaux. Elles sont le refuge du bruant jaune, de mésanges et, en été, des fauvettes et des hypolaïs. Attardez-vous et découvrez la richesse de ces haies, caractéristiques des paysages traditionnels, mais qui ont souvent été détruites par les remembrements et pour faciliter l’accès des engins agricoles.
En arrivant dans les champs, profitez de l’ouverture du milieu pour scruter le ciel à la recherche des rapaces. La buse variable apprécie particulièrement les bordures de bois. La bondrée apivore est un peu plus forestière mais vient aussi souvent dans les milieux ouverts à la recherche des nids de guêpes et d’abeilles dont elle se nourrit.
Suivez le chemin jusqu’au carrefour des Petites Yvelines puis prenez en face de vous la direction des étangs de Hollande. Le premier chemin forestier à votre gauche vous permet de rejoindre la digue de Bourgneuf.
En traversant la futaie de chênes, surveillez attentivement les vieux troncs ou les branches dépérissantes pour observer les oiseaux grimpeurs tels le pic épeiche, le grimpereau des jardins ou encore la sittelle torchepot.
Les rives de l’étang de Bourgneuf présentent une végétation moins dense et moins haute que celle des étangs voisins. Les roseaux sont ici remplacés par des touffes de laîches plus ou moins éparses. Si le niveau d’eau n’est pas trop haut, de petites zones vaseuses sont découvertes. Vous pouvez alors découvrir le chevalier guignette ou la bécassine des marais, petits limicoles qui s’arrêtent sur les rivages des étangs au cours de leurs migrations.
Reprenez le chemin par lequel vous êtes arrivé. Au croisement près de la ferme de Villarceau continuez tout droit vers la forêt.
Le sous-bois, ici très humide, est parsemé d’une multitude de mares. Les traces de mammifères sont nombreuses et, en les examinant, vous pouvez reconnaître le passage du cerf du chevreuil ou du sanglier. Au printemps, les tritons viennent se reproduire dans les mares forestières et dans les fossés inondés qui bordent le chemin. N’hésitez pas à emprunter les chemins de traverse pour parcourir la forêt.
Quand vous arrivez au chemin carrossable, bifurquez à droite pour rejoindre le parking.