Mis à jour le 2 septembre 2022
A / A / A

La Plaine de Jouars à Montfort

Les communes du PPB de la plaine de Jouars : Bazoches-sur-Guyonne, Galluis, Grosrouvre, Jouars-Pontchartrain, La Queue-lez-Yvelines, Les Mesnuls, Le Tremblay-sur-Mauldre, Mareil-le-Guyon, Méré, Montfort-l’Amaury, Saint-Rémy-l’Honoré.

Vaste amphithéâtre creusé dans les marges du plateau d’Yveline, drainé par la Mauldre et ses multiples affluents en une hydrographie rayonnante remarquable, la plaine de Jouars à Montfort offre des paysages diversifiés et de grandes qualités.

Télécharger les documents finaux de ce Plan Paysage et Biodiversité :
Image
Plan Paysage et biodiversité Plaine de Jouars à Montfort
Participation des habitants

Comprendre les paysages d’aujourd’hui et penser ceux de demain en conciliant les usages de l’homme et les besoins de la nature, c’est tout l’enjeu des PPB. Mais l’originalité de cette démarche, c’est aussi d’inviter des habitants à apporter leur témoignage. Sur la plaine de Jouars à Montfort, ils ont été une vingtaine à participer à des ateliers. Ils ne prétendent pas être représentatifs. Ils n’expriment que leur sensibilité. 

Prendre de la hauteur

Christian Tutin vit à La Queue-lez-Yvelines depuis 1997. Attaché à la ruralité de son village malgré une zone d’activité dont il regrette le manque de qualité architecturale, il choisit pourtant comme poste d’observation les ruines du château de Montfortl’Amaury qui dominent la ville et la plaine. Panorama saisissant. D’un regard balayant l’horizon, la plaine apparaît comme une onde verte bordée de collines et piquée de clochers. Seules les voies routières trahissent nos modes de vie contemporains.

« Une table d’orientation au pied de la tour d’Anne de Bretagne serait bienvenue ! Autre tour très différente, près de chez moi, il y a un vieux télégraphe mécanique construit dans les années 1800. Il est enfoui dans les bois qu’il domine de ses 50 mètres de haut. Dans la région, c’est le seul vestige historique de cet ingénieux mécanisme de communication utilisé alors sur l’axe Paris-Brest. Ce patrimoine est menacé par l'urbanisation. Remettre en état de fonctionnement ses deux bras pourrait permettre de valoriser la région dans un parcours vert et éducatif. On pourrait encore imaginer des mobiliers urbains, des poubelles, des bancs, des lampadaires fleuris et équipés de nichoirs à oiseaux ou insectes, cela existe ! Et cela apporterait plus de chaleur, plus de nature dans nos villes qui doivent appartenir avant tout aux piétons et redonner une place à la biodiversité. »

Je tends vers l'infini

Auteure d’ouvrages sur les villages environnants, Émérance Bétis (nom de plume de Marie-France Babin) vit à Pontchartrain. Elle voue une passion à ces lieux, mêlée de sentiments profonds.

« Mon père disait à propos de l’allée de platanes qui rejoint l’église de Jouars (XIIIe siècle) : “face à cette allée, je tends vers l’infini”. Non loin de là, la déviation de la RN 12 a été bien intégrée au paysage, mais restons vigilants pour que ses abords ne deviennent pas comme ceux de la RN 10 à Coignières. L’urbanisme galopant se rapproche de notre plaine… La ruralité de nos villages est à préserver et j’aimerais que certains abords de rivière comme la Mauldre à proximité de la ferme d'Ithe soient réhabilités en lieux de promenade avec des panneaux pédagogiques… »

Relier nos villages

Natacha Jouin, 22 ans, a grandi à Mareil-le-Guyon.

« J’aime vraiment cet espace, une plaine qui a un patrimoine riche et, par endroits, qui est aussi un peu sauvage. Les ateliers m’ont permis de découvrir des lieux et monuments que je ne connaissais pas, tout près de chez moi. Et j’ai aussi fait découvrir des sites de mon village à d’autres participants. J’espère que ces échanges seront utiles et pris en compte. Notamment la nécessité de créer des liaisons douces, des pistes cyclables pour relier nos villages. »

L'archéologie au coeur

La question des voies, des routes, des liaisons revient dans toutes les bouches. La jonction autoroutière entre la vallée de la Mauldre et Thoiry toujours en débat inquiète Frédéric Deniel-Pagnoux, jeune architecte installé en lisière de la plaine. Il a consacré ses mémoires d’étudiant à un « pôle d’animation culturelle et touristique pour la valorisation de la plaine ».

« La ferme d’Ithe, située au coeur de cette plaine, est à valoriser davantage. Tout comme la biodiversité, les cours d’eau, les terres agricoles… Le patrimoine est ici géographique, géologique, archéologique. Beaucoup reste à découvrir. Et donc à préserver. »

Là et pas ailleurs

Maîtriser nos espaces est aussi le leitmotiv de Jean-Luc Bienvault de Saint-Rémy-l’Honoré :

« Les ateliers m’ont aidé à comprendre pourquoi les villages sont implantés sur les versants et pas ailleurs, pourquoi il y a des zones marécageuses, pourquoi les forêts sont ici plutôt que là. Fatalement, tout évolue. Mais mieux vaut connaître les détails qui font la richesse de notre patrimoine, de nos paysages et de la biodiversité pour les faire évoluer en bonne intelligence. »

Article de Patrick Blanc pour l'Echo du Parc n°65

Sommaire
Fermer
Sommaire